En 1984, Viaggio in Italia, le projet photographique collectif conçu par Luigi Ghirri, a révolutionné la représentation du paysage italien : pour la première fois, les photographes ont choisi de quitter les centres historiques des villes. Leur attention se porte sur les marges, les banlieues et ce qui, jusqu’alors, n’était pas considéré comme digne d’un regard artistique parce qu’il n’y avait pas d’autre choix que de s’y attarder. Ce qui, jusqu’alors, n’était pas considéré comme digne d’un regard artistique parce que disharmonieux, excentrique, devient au contraire le sujet récurrent d’une nouvelle façon de raconter notre pays. Le paysage n’est plus seulement la toile de fond sur laquelle se déroulent les événements humains, il n’est plus seulement un « thème », mais la lentille à travers laquelle il faut regarder. Quarante ans plus tard, Corrado Benigni publie Viaggiatori ai margini del paesaggio (La Nave di Teseo) et présente, dans un grand récit, sept parcours à l’intérieur de cette expérience. Elle est illustrée par l’œuvre de quelques-uns des auteurs les plus représentatifs – Ghirri, Barbieri, Basilico, Chiaramonte, Cresci, Guidi et Jodice – qui ont ouvert des voies inédites aux générations suivantes de photographes et d’artistes.
Corrado Benigni est un essayiste et un commissaire d’exposition spécialisé dans la photographie. Il a organisé plusieurs expositions et ouvrages monographiques sur certains des plus importants photographes italiens contemporains. Parmi ses publications : Luigi Ghirri. Pensiero Paesaggio (2016), Mario Giacomelli. Terre scritte (2017), Nino Migliori. Forme del vero (2019), Olivo Barbieri. Early Works, 1980-1984 (2020), Guido Guidi. Cinque viaggi, 1990-1998 (2021), Giovanni Chiaramonte. Realismo infinito (2022), Mario Cresci. Colorland, 1975-1983 (2023). Ses essais et interventions critiques sont publiés dans de nombreuses revues et publications.