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Théâtre | « Come una specie di vertigine. Il Nano, Calvino, La libertà » de Mario Perrotta

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Sur scène, il y a un homme, ou plutôt sa voix intérieure. C’est son âme qui fait le spectacle. Parmi les nombreux habitants des pages des romans de Calvino, il est le moins libre : il a un corps, une langue et un esprit qui ne répondent pas à son urgence de dire, d’agir.
Aujourd’hui, et aujourd’hui seulement,  il a décidé de donner en spectacle son existence, ses pensées, les sentiments qui l’agitent. Lui, cloué sur une croix qu’il n’a pas voulue, a décidé de prendre une heure d’air, une heure et quelques de liberté.
Et la liberté, il la cherche entre les pages des œuvres de « Monsieur Calvino Italo », il la raconte comme il sait et comme il peut, il la transforme en vers, en musique, en paraboles et en liens hyperboliques entre un roman et un autre, en chants de théâtre sarcastiques et frénétiques et en menuets intimes et soudains, en « décalvinant » ces œuvres pour son propre usage et sa propre consommation.
Tout cela tandis que se déroule avec amère ironie, son histoire d’amour très personnelle, une histoire impossible pour ce corps et cette langue incapables de parler.

Spectacle en langue italienneRéservation ici

Durée: 75′

La liberté, Calvino et moi – par Mario Perrotta

Le personnage sur scène est un habitant du Cottolengo, le Nain du roman autobiographique La journée d’un scrutateur, un personnage auquel Calvino consacre une seule page, mais une page mémorable. Je l’ai choisi et j’ai imaginé toute son existence – que Calvino ne nous raconte pas – précisément parce que mon intention était de raisonner autour du concept de liberté et que le Nain du roman en est totalement dépourvu.
Je reviens donc aux raisons premières de mon projet : certainement pas un spectacle sur Calvino, mais un spectacle sur la liberté, sur l’autodétermination, un thème qui occupe depuis longtemps mes réflexions sur l’homme en tant qu’animal social et sur les distorsions de notre cohabitation quotidienne.
Heureusement pour moi, ce même thème a envahi la pensée d’Italo Calvino tout au long de sa parabole littéraire, traversant aussi bien les romans réalistes que fantastiques et l’époque combinatoire. Cela m’a permis d’associer mon « raisonnement de liberté » à la possibilité d’aborder un auteur que j’aimais beaucoup mais que je n’avais jamais osé aborder dans mon théâtre. En effet, j’avais toujours pensé que Calvino était impossible à représenter, du moins tel qu’il est.
C’est cette confluence de mes réflexions et de celles de Calvino autour de ce mot fragile qu’est la liberté qui m’a convaincu d’essayer. Et surtout, c’est la découverte de ce roman considéré comme mineur et de ce personnage si incapable de choisir pour lui-même qui m’a donné une piste plausible pour mon écriture. Je pars donc de sa condition antithétique d’invalide total pour parler de notre condition à nous, les « valides », qui gâchons chaque jour notre liberté. Et je plonge librement mes mains dans les autres écrits de Calvino, les « décalvinant », les ébouriffant et les recomposant selon les besoins du Nain pour qu’il procède à sa représentation.
Le résultat est un spectacle qui m’est profondément propre et qui, en même temps, me semble respecter dans sa substance profonde la leçon calvinienne sur la liberté. Un hommage très personnel à un auteur qui a su façonner ma vision des choses du monde.

Come una specie di vertigine. Il Nano, Calvino, la libertà
écrit, dirigé et interprété par Mario Perrotta
Organisation et technique: Permàr / Compagnia Mario Perrotta
collaboration à la réalisation Paola Roscioli
mashup et musiques originales Marco Mantovani / Mario Perrotta
avec le soutien de Regione Emilia Romagna, Comune di Medicina
en collaboration avec Teatro Asioli di Correggio, Duel