Pour ce nouveau rendez-vous littéraire, nous nous déplaçons dans la Rome de la période fasciste – plus précisément au 219 de Via Merulana, où le commissaire de police « Don Ciccio » Ingravallo a été chargé d’enquêter sur un vol de bijoux, qui se transformera bientôt en meurtre. Le livre que nous vous recommandons aujourd’hui est « Quer pasticciaccio brutto de via Merulana » écrit par Carlo Emilio Gadda et publié intégralement en 1957. Il a été récemment retraduit de l’italien par Jean-Paul Manganaro aux Editions du Seuil, avec le nouveau titre « L’Affreuse embrouille de via Merulana ».
Consacré au grand public avec ce roman, Gadda est considéré » le Joyce italien » pour son rapport complexe avec la langue, fait de contaminations et de néologismes, de multiplication des registres et de variantes dialectales que l’écrivain exploite de manière très agile, notamment dans le « Pasticciaccio ». Ce roman atypique, marqué par une ironie cultivée et élevée, est en fait un roman policier sans conclusion, dans lequel la dernière page porte le secret du meurtrier, révélé uniquement à son protagoniste, le commissaire Ingravallo.
Retrouvez une lecture de Gadda par les écrivains Giordano Meacci et Daniel Pennac à l’Institut, en 2016, en cliquant ici.